Barrage hydroélectrique de Sambangalou : vers la reprise imminente des travaux !

L’annonce a été faite lors de la visite déjà site ce dimanche 9 mars 2025 sous la conduite et la parfaite coordination du gouverneur de région de Kédougou Mariama Traoré.

La 13ᵉ session extraordinaire du Conseil des Ministres de l’OMVG s’est achevée ce dimanche après trois jours de travaux. Cette rencontre a été marquée par l’installation officielle du nouveau Haut-Commissaire, Demba Jallow, et l’examen des résultats de l’audit du projet hydroélectrique de Sambangalou. Le Conseil a ainsi pris de fortes décisions et a donné des orientations claires pour une reprise rapide des travaux sur de nouvelles bases et selon une feuille de route bien définie, dont la mise en œuvre sera suivie par un comité ad hoc.

À la suite du Conseil, les ministres de tutelle des quatre pays membres de l’OMVG (Sénégal, Guinée, Gambie et Guinée-Bissau) se sont rendus sur le site du barrage, situé à environ 25 kilomètres de Kédougou, pour s’enquérir de l’état actuel du chantier, marqué par l’arrêt des travaux depuis plusieurs mois. À l’issue de la visite et face à la situation préoccupante de Sambangalou ainsi qu’à ses enjeux économiques, sociaux et environnementaux, ils ont conjointement décidé la reprise du chantier.

« C’est un jour important pour l’OMVG. C’est un signe de renouveau et de mutation de notre organisation. Ensemble, avec une même ambition, nous devons aller au-delà de nos divergences. L’intérêt du Sénégal est indissociable de celui de la Guinée, de la Gambie ou de la Guinée-Bissau, » a déclaré Cheikh Tidiane Dieye, ministre sénégalais de l’Hydraulique et de l’Assainissement, dans son discours de clôture.

Parmi les principales décisions prises, on peut noter la remobilisation immédiate de l’entreprise et de l’ensemble de son personnel pour relancer le chantier. Désormais, un suivi rigoureux et permanent sera assuré pour éviter d’éventuels nouveaux blocages. Tout le matériel étant déjà sur place, les autorités ont assuré que le redémarrage effectif des travaux interviendrait dans les plus brefs délais.

Lancé officiellement en septembre 2022, le projet de barrage hydroélectrique de Sambangalou devait permettre, entre autres, de renforcer la production énergétique dans la sous-région. Toutefois, trois ans plus tard, aucune avancée significative n’a été enregistrée.

Les retards accusés sont principalement d’ordre technique et financier. Des glissements de terrain successifs ont ralenti la cadence des travaux et ont contribué à ces retards. De plus, l’entreprise en charge des travaux, réclamant le paiement de certains de ses décomptes impayés, a progressivement ralenti ses opérations, jusqu’à un arrêt complet des travaux en janvier 2024.

Le barrage de Sambangalou, deuxième composante du Projet Énergie de l’OMVG, est un ouvrage stratégique pour la sous-région. Avec une hauteur de 108,3 mètres et une longueur de 540 mètres, il créera un réservoir de 3,8 milliards de m³, sur une superficie de 188 km², partagée entre le Sénégal (18%) et la Guinée (82%).

La centrale hydroélectrique qui sera construite au pied du barrage aura une puissance installée de 128 MW et produira, chaque année, 394,3 gigawatt heures d’énergie propre et renouvelable. Cette énergie sera répartie entre les quatre pays membres de l’OMVG, dont 48% pour le Sénégal.

Outre la production d’électricité, le projet permettra également l’irrigation de 90 000 hectares de terres agricoles, dont 50 000 ha en Gambie et 40 000 ha au Sénégal. Il offrira aussi d’autres opportunités, notamment l’approvisionnement en eau potable des localités environnantes, la création d’emplois et la lutte contre la salinisation du fleuve Gambie, avec le recul de la langue salée sur 100 km.

Avec la relance des travaux, l’OMVG entend désormais accélérer l’exécution du projet et respecter les engagements pris envers les populations et les partenaires financiers. La reprise fait renaître un espoir dans le cadre de la création d’emplois et des conditions de l’employabilité qui pourrait générer 1.200 emplois, dont 600 employés locaux et 5 expatriés.

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